Football – Analyse //Réouverture du championnat national : Les clubs de la Presqu’île du Sud face à l’enfer de Martissant

Le Comité de Normalisation de la Fédération Haïtienne de Football (FHF) prévoit de relancer le championnat national de la première division pour le mois de mars prochain. Cependant le climat d’insécurité persiste sur le territoire national, notamment à Martissant. Connaissant l’intensité de la violence des groupes armés qui opèrent dans la porte entre Sud de la capitale haïtienne, comment les autorités du football en Haïti prévoient à faciliter la traversée des clubs de la Presqu’île Sud lors de leur déplacement vers la capitale et dans d’autres départements se trouvant à l’autre bout du pays(zone Nord).

Parmi les 18 clubs qui composent la première division haïtienne, 2 d’entre eux se situent exactement dans le grand Sud. Il s’agit de l’America des Cayes et la Juventus des Cayes. Toutefois ils sont trois clubs de la D1, qui doivent traverser cette zone si on ajoute le Cavaly de Léogâne. Ces équipes lors des rencontres à l’extérieur notamment dans la capitale seront contraints d’enjamber ce coin sanglant.

Jusqu’à date , certains joueurs ne reçoivent aucune notification des responsables pour leur éventuel retour sur les pelouses. « Ce n’est que sur les réseaux sociaux que je prends connaissance de ces nouvelles, à propos de la réouverture du championnat national. Les dirigeants dont je suis très proche ne nous a pas parlé d’un quelconque Réouverture de la D1 haïtienne « , déclare le capitaine de l’America des Cayes, Pierre Ronald Charles, à notre rédaction lors d’une entrevue.

Si l’on croit Ketno, aucune préparation n’a pas été entamée pour le redémarrage du championnat malgré les multiples rencontre du comité de normalisation de la FHF. « Pas de séance d’entraînement depuis la fermeture. D’ailleurs nous jouerons très peu le football ces jours-ci. Seulement les weekends, pour ne pas perdre le rythme, nous jouons avec les amis du quartier « , désole le demi droit de l’America des Cayes. Pour Pierre Hypolyte Charles, un autre élément clé de cette formation, « le sport sera difficile de reprendre sur le territoire national, surtout après ce qui vient d’arriver dans le dossier du Cavaly AS ». Il ne se sent pas prêt à reprendre les crampons pour refouler les pelouses.  » le moral est à zéro « , nous a confié le prodige des Cayes.

Le coup de massue, les sportifs du Sud ne rêvent d’emprunter la route de Martissant.  » Aucun parent ne laissera à son enfant d’emprunter la route de martissant, je ne rêve même pas de cet endroit « , insiste le dossard 10 de l’America avant de laisser cette interrogation aux dirigeants de la Fédération Haïtienne de Football  » vont-ils payer les tickets d’avion pour nous (les joueurs) ?  » Ces hommes qui sèment la pagaille dans cette contrée barricade même l’État quand ils veulent.

Quelques conseils de la part des sportifs du Sud à la FHF

D’abord les footballeurs restent septique quant à une réouverture du championnat national. Connaissant que tous les quartiers sont gouvernés par un chef de troupe qui se croit toujours maître et seigneur.  » Je ne vois pad comment va se dérouler le championnat. C’est impossible ! Ce ne sera pas possible avec ce taux d’insécurité. Pour moi, nous pourrons jamais pratiquer le football en Haïti comme avant « , constate Ketno, joueur polyvalent de l’America.

De ce fait,  » les dirigeants pourraient organiser des tournois régionaux à Port-au-Prince, aux Gonaïves, dans le Sud et dans le Nord afin de permettre aux sportifs locaux de tenir le niveau en attendant la stabilité dans le pays et on peut à ce point penser à la reprise du championnat « . « Les responsables de la FHF doivent garder leur calme, évitant la précipitation. Bien que les footballeurs agonisent, car ils dépendent en grande partie de leur talent. On ne joue plus. Pas de rentrer depuis des mois. Le pays n’est pas prêt pour le football comme ça été autrefois « , conseille le capitaine de l’America Pierre Ronald Charles au comité de normalisation.

Les clubs du Sud en cas de match en déplacement dans la capitale, auront à affronter d’abord les martyrs de sangs de l’entrée Sud de Port-au-Prince. Les joueurs auront pour but de dribbler les cadavres déchaussés abandonnés par les chiens et les porcs sur le pavé avant de défier avant la VAR des gangs bien armés.

Le comité de Normalisation qui dirige la Fédération Haïtienne de Football est elle en bonne mesure pour redonner vie au football sur le territoire national ?

Carl Henry Florant/Yedasports