Haïti–Costa Rica : un match capital, une fédération irresponsable

À deux jours d’un duel décisif contre le Costa Rica, le 9 septembre 2025, la sélection nationale d’Haïti s’avance dans une incertitude totale. Plutôt que d’inspirer confiance et de préparer sérieusement l’avenir, la Fédération Haïtienne de Football (FHF) s’illustre une nouvelle fois par son improvisation chronique.

La convocation en catastrophe du jeune Grant Levéillé, inexpérimenté au plus haut niveau, pour remplacer Pierre-Alexandre — auteur pourtant d’une performance correcte face au Honduras (0-0) — illustre la gestion hasardeuse d’un poste aussi stratégique que celui de gardien de but. Dans les faits, c’est Josué Duverger qui devrait garder la cage. Mais comment confier le destin d’une équipe nationale à un portier qui évolue en cinquième division européenne, sans véritable référence ni continuité au haut niveau ?

Ce choix n’est pas seulement contestable : il est dangereux. Le message envoyé est clair : la FHF ne prépare rien, ne planifie rien, se contente de solutions bricolées et de convocations de dernière minute, comme si la Coupe du monde se jouait dans un tournoi interscolaire. Pendant que les autres sélections de la région bâtissent patiemment leur effectif avec sérieux et ambition, Haïti continue de donner l’image d’un football livré au hasard.

Le 9 septembre à San José, face à un Costa Rica rompu aux grandes compétitions et porté par une tradition de gardiens solides, les Grenadiers aborderont le match avec un handicap psychologique majeur : l’absence de fiabilité dans les buts. Or, un gardien n’est pas un détail, mais le socle de toute équipe compétitive. Quand cette base vacille, c’est toute la structure qui s’effondre.

Au-delà du rendez-vous du 9 septembre, le problème est structurel. Tant que la FHF s’enfermera dans l’amateurisme, dans le manque de vision et dans la négligence la plus totale de la formation locale, Haïti restera prisonnière des mêmes improvisations. Les supporters, eux, paient le prix de ces errements répétés, contraints de rêver d’une qualification mondiale qui ressemble de plus en plus à une illusion cruelle.

La vérité est brutale : avant même de défier le Costa Rica, les Grenadiers ont déjà perdu leur match contre la médiocrité de leur propre fédération.