Suspension du football Haïtien: Oublié par les dirigeants des clubs, nos professionnels empruntent la voie du business pour répondre à quelques besoins

Le championnat national a été interrompu par les dirigeants de la Fédération Haïtienne de Football (FHF) en raison de la montée du COVID-19 dans le pays le mois de juin dernier. Et depuis cet arrêt, ni les responsables des clubs ni les responsables de la Fédération haïtienne n’ont rien communiqué sur les sportifs locaux. En effet, les amoureux du football se cassent la tête et posent diverses questions. Que font les joueurs haïtiens pour répondre à leurs besoins? Puisqu’une grande majorité s’offre le pain quotidien grâce à leurs talents. En effet, notre rédaction est partie à la recherche de la vérité, nous avons recueillierecueilli les doléances de plus d’un. Ils nous ont confié leurs tares depuis la fermeture du championnat. Des tristes révélations nous ont plongé froidement dans la tristesse.

La situation de certains joueurs qui étaient précaires ne fait qu’empirer. D’autres grâce à leur famille résistent. Toutefois ils ne savent pour combien de temps, ils pourront tenir.

Incroyable ! Depuis l’interruption du championnat, les dirigeants des clubs n’ont même pas téléphoner les joueurs pour en connaître leurs situations voire même les soutenir dans quelques dépenses assez léger.  » Depi lè chanpyona fèmen an, m pa pran nouvèl youn nan dirijan « , déclare le milieu offensif du Don Bosco Elyvens Dejean, dont son contrat arrive à terme ce mois de décembre. Le même cas se présente pour le défenseur central de la même équipe Simil Fresnel.  » Sa ka rive gen jwè k ap rele kèk dirijan a kote m pa konn. Men jwè m genyen ki pwòch mwen yo, yo pa ni rele yo, ni anyen pa fèt tou « , lâche-t-il.

Certains joueurs sont surpris du comportement des dirigeants. Certains n’ont même pas encore eu leurs salaires de pré-saisons. « Si ekip la pa peye w pre sezon, m pa kwè se pandan chanpyona kanpe a yo pral peyew. Ou fè yon mwa ap prepare ak ekip la, li pa peye w. Si chanpyona komanse 15, se jis 15 lot mwa klèb la pral peye w « , révèle Vérilus Sévère, l’excellent arrière central du Baltimore avant d’ajouter  » pa gen dirijan k konnen nou depi lè chanpyona kanpe a. Y ap tann lè gen pre sezon pou yo di nou kouri vini ».

Que font ils pour répondre à leurs besoins ?

Dans certaines équipes, il y a des joueurs qui sont issus de la classe moyenne. Donc ils peuvent répondre aux besoins de bases. « Nan Don Bosco gen kèk jwè ki ka viv « , déclare le défenseur central de l’équipe Pétion-Villoise Fresnel. Ce jeune talent en jouant au football, a essayé de meubler son esprit. Il a décroché un diplôme en hôtellerie et Tourisme. Simil Fresnel joue le foot, juste pour un plaisir  » se tizè m tizè ki fè m jwe, men se pa yon ankourajman nou jwenn vre . »

Interrogé sur ce point, Vérilus Sévère emprunte les chemin du business, pour couvrir sa faiblesse économique. Autrement dit pour ne pas vivre à la merci de ses parents ou ses proches. Il vend des vêtements. Grâce à cette activité  » M ka kanpe tèt devan tout dirijan nan St-Marc pou m pale avèk yo. M fè ni Tempête, ni Baltimore « . Attristé par le traitement infligé aux sportifs haïtiens, le talentueux défenseur qui a eu la chance de jouer dans le championnat au Trinidad raconte comment a été l’organisation économique du football.  » Trinidad se federasyon an ki fè chèk pou tout jwè yo. Ekip la enskri tout non jwè yo, federasyon an fè chèk yo bay prezidan pou l remèt jwè yo « , explique le Ramos du Baltimore. Pourtant dans le championnat national, les clubs entament la pré-saison sans même un budget.

À l’autre bout, il y a des joueurs qui sont devenus des agents de Marketing dans des autobus, certains des coiffeurs. On se demande s’il y en a pas qui sont actuels chauffeurs de Taxi moto. En effet, lorsque ces joueurs rentreront beaucoup plus d’argent dans cette nouvelle activité, reviendront-ils jouer pour des miettes ? Pour le maestro Elyvens Dejean, ça doit changer si non  » m pap tounen nan football « .

D’un autre côté, les amoureux du football s’interrogent sur le rythme de leurs stars. Sont-ils toujours au top de leurs formes ? Ont-ils consacré un temps pour jouer au foot?  » M toujou fè ti distrè m. Pafwa m desann Saint-Hérèse nan amikal. Pafwa nou jwe chanpyona vakans « , répond Simil Fresnel, un merveilleux défenseur central.  » Gen lot Nèg ki jwe bò yo, nan chanpyona vakans pou eseye kenbe nivo a menm kan l p ap menm jan « , ajoute Simil.

Aucune nouvelle date pour le relancement du championnat national n’a été communiquée depuis sa fermeture. Au contraire, le ministère des sports au début du mois décembre à renouveler la suspension du football sur le territoire national. Aussi décevant que cela puisse paraître, les joueurs des trois championnats à savoir D1, D2 et D3 sont en chômage. De plus ils n’ont reçu aucun appel pour les souhaits de fin d’année de la part de l’administration des clubs. Ils n’ont pas été renumérés par leurs équipes respectives.

Carl Henry Florant