Alors que le pays traverse une instabilité sociopolitique persistante, la sélection haïtienne U17 a accompli un exploit ce dimanche en se qualifiant pour la Coupe du Monde U17 au Qatar. C’est la troisième fois qu’Haïti atteint cette phase finale (après 2007 et 2019) et la cinquième, toutes catégories confondues.
Se qualifier pour une Coupe du Monde est déjà une prouesse, mais y parvenir dans un climat de tensions politiques, d’insécurité et de précarité rend cet exploit encore plus remarquable. Privés de championnat national depuis près de cinq ans, du centre FIFA Goal (autrefois une pépinière de talents pour les sélections juniors) et de moyens adéquats pour se préparer, les jeunes Grenadiers ont surmonté d’immenses obstacles pour rivaliser avec les meilleures équipes de la région.
Lors de ce tournoi de qualification, ils ont fait preuve d’une maîtrise tactique impressionnante et d’un mental à toute épreuve. Après un début convaincant, l’équipe a enchaîné les victoires décisives, notamment face au Guatemala, pays hôte. Avec une attaque flamboyante et une défense solide, Haïti a imposé son style de jeu et su dominer ses adversaires.
Au-delà du terrain, cette qualification est un symbole puissant. Elle prouve que, malgré les crises, Haïti continue d’avancer, de se battre et de rêver. Ces jeunes joueurs, issus de milieux souvent modestes et confrontés aux dures réalités du pays, incarnent la résilience et le courage d’une nation qui refuse de céder au désespoir. Cette génération talentueuse, menée par des joueurs comme Théo Benjamin Lacombe, mérite un soutien renforcé pour poursuivre sa progression.
Dans cette période difficile, ce parcours rappelle que le sport, et particulièrement le football, peut être un puissant vecteur d’espoir et d’unité, notamment dans la lutte contre la délinquance juvénile. Quelles que soient les épreuves, Haïti continue de se battre, et ses jeunes talents sont la preuve vivante qu’un avenir meilleur est possible.
Bill Berlyn Claude/Yedasports