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mercredi, septembre 18, 2024
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Football – Analyse : Probable disparition du football haïtien sous l’ère du comité de normalisation de la FIFA

Après la chute du Dr Yves Jean-Bart à la tête de la Fédération Haïtienne de Football (FHF) en novembre 2020, une page nouvelle s’est ouverte dans le football haïtien, L’ère du comité de Normalisation nommé par la Fédération International de Football Association(FIFA), idée de mieux gérer les affaires internes du football en Haïti. Après plusieurs mois au sommet de la fédération haïtienne, le débâcle est constaté ! Les clubs et les sportifs sont dans l’oublie, aucune nouvelle structure n’est mis en place pour améliorer la situation.

La situation de précarité du football local interpelle de plus en plus le Coach Jean Dimmy Jeoboam. Dans une entrevue accordée à la rédaction de Yedasports, l’entraîneur détenteur d’un diplôme de l’UEFA fait la radiographie du football local et proprose ses prescriptions.

L’ancien responsable de pole formation de l’équipe réserve du Racing Club de France Football Colombes 92, a d’abord effectué une brève rétrospection sur Dadou, avant d’allumer le projecteur sur le comité de normalisation.  » Comme je te l’ai dit dans notre dernier entrevu, le président Yves Jean-Bart, est l’un des hommes qui connait mieux le football dans la zone CONCACAF. Il ne sera pas facile de faire oublier le passé de l’homme qui a dirigé la FHF pendant environ deux décennies, dans les 10 prochaines années ». Il croit toutefois que « .Dadou est une page dans un livre de dix mille pages que l’on mettra dans une bibliothèque nationale « .

Pour le Co-fondateur de l’association Kampos Saint Denis, il n’existe aucune comparaison possible entre l’époque de Dadou et celle de la commission. Parce que  » nous ne pouvons pas parler de football sous l’ère de la commission. Ce comité n’a jamais réellement travaillé avec ni de la continuité ni de la clarté. Aucun protagoniste au sein de notre football sait réellement ce qu’il veut faire. Nous avons aucune connaissance de leurs plans et leurs moyens d’action utilisé pour améliorer notre football depuis qu’ils sont à la tête de la FHF « .

D’autre part, l’échec du comité de la FIFA est palpable. Car  » la mission principale du comité était claire et précise dans la lettre envoyée le 22 janvier par la secrétaire générale de la FIFA Mme Fatma Samoura : gérer les affaires courantes de la FHF,
réviser les statuts de la FHF et adapter, le cas échéant, la réglementation pertinente afin d’en garantir la conformité avec les statuts et exigences de la FIFA, organiser l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FHF sur la base des nouveaux statuts de la FHF et assurer une bonne transition des questions financières avec le nouveau comité exécutif de la FHF.

Pourtant les membres n’ont même pas effleuré cette mission.  » Le statut de la FHF n’a pas été modifié. De plus, les championnats nationaux (D1, D2 et D3) ainsi que le football féminin sont toujours à l’arrêt. Par ailleurs les violences continuent dans les centres sportifs et nos clubs agonisent économiquement.

Que représente haïti sur la carte de la FIFA?

À l’autre bout, les amoureux du football haïtien ne cessent de questionner le choix de la FIFA. Ils se demandent si cette décision de la plus haute instance du football mondial a été bien méditée et calculée. En effet,  » la FIFA est une organisation occidentale et l’argent est priorisée dans ce genre d’organisation occidentale. Outre Haïti est l’un des pays au monde qui ramène rien sur le compte bancaire de la FIFA « , lâche le Coach de 35 ans, détenteur d’un licence de Staps avant d’ajouter  » la FIFA utilise Haïti comme un sac à main « .

Le 22 novembre 2022, ce comité doit partir. Cependant, au moment où je réponds à vos questions, il n’a réalisé aucun plan d’action qui ont été souligné par Mme Samoura.

Est-ce un échec ?

Toutefois,  » nous savons que l’échec n’est pas un désastre définitif. La pire erreur n’est pas dans l’échec mais dans l’incapacité de dominer l’échec « . Et, malheureusement “ce comité n’a aucune compétence requise pour le dominer”, avance le Coach Dimmy Jéroboam.

Entre temps, les sportifs haïtiens se transforment en marchands de vêtements, certains motards, coiffeurs, ou chauffeur du transport en commun. D’autre vivent à la merci de leurs parents. L’ex footballeur à Laval salue leurs courages et critique la presse sportive qui s’en passe de leurs situations de précarité.

« Je tiens à leur rendre hommage pour leur courage. Je suis vraiment administratif de ces enfants « , déclare l’ancien joueur de Paris FC qui se dit toujours disposé pour eux » ils sont souvent seuls avec leurs problématiques socio-économique « .

 » Les situations de nos jeunes joueurs sont vraiment difficile ces dernières années. Mais c’est dommage que les médias et les journalistes dans notre pays ne prennent pas en compte les réels enjeux de nos petits, regrette-t-il. Les journalistes haïtiens pour la grande majorité préfère de faire choix éditorialiste en valorisant chaque jour leur plateforme quelconque, au lieu de parler des vrais problèmes auxquels affrontent les footballeurs haïtiens. Les dirigeants haïtiens sont en train de tuer 4 à 5 générations de football dans notre pays « , désole le père de famille de deux enfants.

Interrogé sur la sélection nationale et l’indifférence entre le Coach Jean-Jacques Pierre et Duckens Nazon, Dimmy évoque la théorie de Bielsa.  » Je crois beaucoup plus à la compréhension qu’à la punition « . Il conseille à Nazon et Jean-Jacques de dialoguer face à face pour résoudre le problème. Néanmoins le dossard 9 chéri de la sélection nationale » doit se montrer respectueux à l’égard de son grand frère qui est aujourd’hui son sélectionneur  » .

Y a-t-il un homme qui peut remplacer Dadou, pour éviter ce naufrage ?

Haïti est un grand pays, un grand peuple avec des hommes et des femmes compétentes. En 1960, le Congo après son indépendance avec Lumumba, le Ministre de l’éducation d’alors a appelé des enseignants haïtiens pour apporter leurs aides au peuple congolais. Nous avions près de 80 années d’avance sur eux en éducation. Malheureusement nous avons perdu ce temps d’avance. Aujourd’hui nous devons faire l’inverse, demander de l’aide à l’Afrique car il avance parfaitement bien.

Par ailleurs  » nous devons accepter notre échec et réapprendre ensemble ce qu’est le football. En Haïti nous n’avons jamais voulu developper le football des jeunes réellement. Il sera difficile d’avoir la réussite sur la continuité présente, sans la fondation qui est la jeunesse. En plus, nous devons créer notre propre cursus de formation avec notre propre identité adaptée à notre culture et notre environnement. Et nos éducateurs doivent être en mesure de recevoir une bonne éducation du football, et surtout avec la nouvelle méthodologie éducative ».

Pour arriver à cette transformation afin d’épargner l’iceberg qui se tient au rond central,  » le ministère des sports haïtien à son rôle à jouer dans la situation « . Parce que  » l’État est la propagandiste principal de la bonne marche du sport dans un pays « .

En Côte d’Ivoire, le ministère des sports a mis la pression sur la FIFA et le comité de normalisation pour accélérer le processus électoral à la Fédération Ivoirienne de Football. En outre, l’État Camerounais a investi pas moins de 500 milliards de francs CFA soit 760 millions d’euros dans les infrastructures sportives du pays et dans l’aménagement du territoire pour l’organisation de la CAN 2022 au Cameroun.

Pourtant en Haïti le comité de normalisation de la FIFA s’endort. Les clubs en crise économiquement. Les joueurs aux abois. Un débâcle est constaté ! Le Ministère des Sports haïtien dans son silence se contente d’observer. Peut être il s’endort comme les nouveaux responsables de la FHF.

Carl Henry Florant/Yedasports

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