Alors que tous les yeux ont été fixés sur cette génération jumelée de jeunes et de vétérans, contre toute attente, la sélection nationale haïtienne masculine senior a laissé la Gold Cup dès la phase de groupe. Après avoir affiché un bon visage lors du premier match face au Qatar, les grenadiers ont été méconnaissables lors des deux dernières journées respectivement face au Mexique et Honduras. Qu’est-ce qui serait à la base de cette déception ? L’entraîneur Jimmy Jéroboam, détenteur d’un diplôme de l’UEFA, dans une entrevue accordée à la rédaction de Yedasports, a passé par le crible la formation haïtienne avant d’essayer de répondre à cette interrogation.
Haïti a débuté la 17e édition de la Gold Cup le 25 juin, contre le Qatar. Dans un match très disputé entre les deux formations, les hommes de Calderón ont battu les qatariens deux buts à un (2-1). Lors de cette rencontre, plusieurs jeunes joueurs à l’instar de Carl Fred Sainte et Danley Jean Jacques ont exposé leurs talents et ont redoublé l’espoir d’aller plus loin dans le tournoi. Cependant, un sévère trois buts à un (3-1), nous attendait face au Mexique. Même si les grenadiers ont joué une belle première période, ils ont chuté dans la deuxième partie. Confiants dans les pions disponibles, le sélectionneur de l’équipe nationale haïtienne, Gabriel Pellegrino Calderón prophétiserait même la qualification face Honduras. Pourtant, les haïtiens sont tombés (2-1) dans la dernière journée et quittent la compétition la tête basse.
L’élimination des grenadiers interpelle le coach Dimmy Jéoboam. Pour le coach haïtien, l’équipe haïtienne a été égocentrique. Ce qui fait perdre au football haïtien son identité. « Les protagonistes de cette équipe étaient en représentation personnelle. La formation haïtienne n’a pas eu une expression collective sur la continuité durant la Gold Cup comme en 2019 » a-t-il regretté avant de continuer « malheureusement, l’individuel ne peut être bien vécu dans une équipe de football sans une certaine organisation collective qui permet de diluer la rigueur du projet de jeu de l’entraîneur. C’est pour cela que nous avons vu une formation haïtienne égoïste, individualiste dur le plan émotionnel dans cette compétition ».
Toute suite après l’élimination, en conférence de presse, le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale Gabriel P. Calderón a déclaré que « personne n’est au-dessus de l’équipe, personne n’est au-dessus du pays, de la fédération, il y a aucun joueur qui doit se sentir supérieur à personne, l’équipe doit être au-dessus de tous ». Une déclaration qui a été prise en équivoque. Certains passionnés du football haïtien croient qu’il y a des cadres dans l’équipe qui se voient comme des seigneurs intouchables, même irremplaçables dans la sélection. Le co-fondateur de l’association Kampos Saint Denis, n’a pas contredit Calderón. Selon lui « la sélection nationale est plus grand que tout. L’intérêt national doit être au-dessus des individualités » . Par ailleurs, il invite les responsables à faire preuve de maturité. « Nous ne dirigeons pas une nation sur les réseaux sociaux ou dans les médias » , a-t-il conseillé aux dirigeants haïtiens.
Faut-il du sang dans le rang des grenadiers ?
« La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés. Nous devons redéfinir le système se nos différentes équipes nationales. La sélection naturelle doivent être le maître du jeu de nos sélections nationales. Je penses que nous devons faire une pause sur le plan international avec nos différentes équipes nationales et prendre le temps nécessaire pour pouvoir construire des plans d’actions et des moyens éducatif, sportif, économiques social et structurel afin que nous puissions développer notre football sur la continuité », a conclu le coach Dimmy Jéoboam notre micro.